
BI Conversationnelle et IA Power BI : Architecture technique, limites et bonnes pratiques (MCP, API, DAX)
Introduction
La BI conversationnelle attire de plus en plus d’attention grâce à des solutions comme Microsoft Copilot. Mais derrière la simplicité apparente d’une requête en langage naturel se cache une mécanique complexe : interprétation de la question, génération d’une requête valide, exécution sur un modèle de données, restitution du résultat.
Cet article adopte un point de vue technique. Nous allons détailler l’architecture d’une solution de BI conversationnelle, les avantages et limites de l’utilisation de standards comme le MCP (Machine Callable Prompt), ainsi que les bonnes pratiques pour déployer un projet robuste et sécurisé.
Architecture technique d’une solution de BI conversationnelle
La mise en place d’une BI conversationnelle efficace ne repose pas seulement sur un LLM (modèle de langage). Elle s’appuie sur une chaîne technique cohérente :
- L’utilisateur pose une question en langage naturel (ex. “Comparaison des ventes par trimestre 2024 vs 2023”).
- Le LLM interprète la question et la transforme en un appel structuré (ex. une requête DAX ou SQL).
- Le moteur d’analyse (Power BI, Dataverse, SQL Server) exécute la requête sur le modèle de données.
- Les résultats sont renvoyés puis affichés sous forme de tableau, graphique ou résumé textuel.
Le rôle des briques clés :
- MCP (Machine Callable Prompt) : permet au LLM d’appeler des fonctions prédéfinies de manière structurée. Par exemple, une fonction
GetSalesByQuarter(year)
peut être invoquée sans risque d’interprétation ambiguë. - API Power BI / Azure Functions / Power Automate : assurent le lien entre le LLM et le modèle de données.
- Modèle Power BI : socle incontournable, qui doit être fiable et optimisé.
Comparé aux fonctionnalités natives (Copilot, Q&A), cette architecture donne plus de contrôle, de sécurité et de souplesse.
Avantages techniques de l’approche MCP
Le MCP apporte plusieurs bénéfices pour la BI conversationnelle :
- Standardisation : toutes les requêtes suivent un format structuré, réduisant les risques d’ambiguïté.
- Réduction des erreurs : le LLM n’écrit pas du code libre mais appelle une fonction validée.
- Sécurité : seules les fonctions autorisées sont accessibles, limitant l’exposition des données.
- Interopérabilité : MCP peut être utilisé avec différents modèles (Azure OpenAI, OpenAI API, etc.).
- Évolutivité : ajout progressif de nouvelles fonctions (analyse prédictive, simulation, accès multi-sources).
En résumé, MCP transforme le LLM en orchestrateur fiable, plutôt qu’en générateur de code incontrôlé.
Limites et difficultés actuelles
Même avec MCP, plusieurs obstacles techniques subsistent :
- Complexité du DAX
Les modèles Power BI peuvent être très complexes. Générer automatiquement une requête valide reste un défi, surtout avec des mesures imbriquées. - Dépendance au modèle de données
Un modèle mal structuré ou incomplet rend l’expérience inutilisable. L’IA ne compense pas un manque de fondations. - Hallucinations persistantes
Le LLM peut inventer des appels MCP inexistants, ou confondre des champs similaires. - Performance
Des requêtes dynamiques mal optimisées peuvent ralentir Power BI et saturer les ressources. - Sécurité et gouvernance
Exposer des API pour la BI conversationnelle nécessite une authentification robuste (Azure AD, Service Principal, certificats). - Expérience utilisateur
Sans garde-fous, l’utilisateur peut croire à tort que toutes les réponses sont exactes, alors que certaines doivent être validées.
Bonnes pratiques pour implémenter une BI conversationnelle
Côté données
- Construire un modèle Power BI robuste (tables de faits/dimensions bien structurées, mesures validées).
- Nommer clairement les champs et documenter le dictionnaire métier pour améliorer la compréhension.
Côté technique
- Définir un catalogue de fonctions MCP correspondant aux besoins métiers prioritaires.
- Encapsuler les requêtes complexes dans des fonctions réutilisables.
- Mettre en place du logging et du monitoring pour analyser les appels générés et ajuster le système.
Côté sécurité
- Authentification via Azure AD et Service Principal avec certificats.
- Limiter l’exposition des API au strict nécessaire.
- Maintenir la sécurité des données avec le Row-Level Security de Power BI.
Côté adoption
- Positionner la BI conversationnelle comme un complément, pas un remplacement, des rapports existants.
- Former les utilisateurs à comprendre les limites de l’outil.
- Définir clairement les cas d’usage “simples” adaptés à la conversation, et ceux qui nécessitent toujours une expertise BI.
Cas d’usage concrets
- CFO : interroger rapidement l’évolution du cashflow par mois → parfait pour une fonction MCP standard.
- Contrôle de gestion : analyse multi-axes avec des règles métiers complexes → nécessite encore des rapports Power BI classiques.
- Direction commerciale : croiser les données Power BI avec CRM → extension MCP pour interroger plusieurs sources dans une même requête.
- Asset management immobilier : identifier les actifs avec la meilleure ou la pire performance financière et extra-financière → fonction MCP standard adaptée.

Le rôle de F31 : transformer la promesse en réalité
Chez F31, nous aidons nos clients à aller au-delà des démonstrations marketing pour mettre en place des solutions robustes de BI conversationnelle :
- Conception et sécurisation de l’architecture technique (MCP, API, Azure Functions).
- Optimisation des modèles Power BI pour la compatibilité avec l’IA.
- Développement de pipelines conversationnels personnalisés.
- Formation des équipes BI et IT pour adopter et maîtriser ces solutions.
Notre objectif : faire en sorte que la BI conversationnelle soit fiable, sécurisée et réellement utile au quotidien.
Conclusion
La BI conversationnelle ouvre des perspectives inédites pour démocratiser l’accès aux données. Mais son implémentation exige une approche technique structurée : modèles Power BI solides, usage intelligent de MCP, sécurisation des API, gouvernance stricte.
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